Egalité des chances

La loi vaudoise sur l’accueil de jour des enfants confère explicitement aux structures d’accueil la mission de favoriser l’égalité des chances.
Favoriser l’égalité des chances, c’est déjà commencer par permettre à tout enfant de pouvoir fréquenter les structures d’accueil. En cohérence avec la loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées, le canton de Vaud a résolument choisi une approche inclusive pour intégrer au mieux les enfants à besoins particuliers.
Notre représentation de l’égalité des chances est fondée sur des constats largement étayés par les recherches scientifiques, notamment en sociologie, en psychologie et en neuroscience. Les recherches démontrent, d’une part que le déploiement du plein potentiel de chaque enfant dépend des stimulations et des opportunités proposées par son environnement éducatif familial, culturel et socio-économique, et d’autre part que certains environnements offrent plus de stimulations et d’opportunités de développement que d’autres.
Les enfants apprennent en jouant; leurs jeux sont nourris par ce qu’ils perçoivent de la vie autour d’eux, par leurs envies d’exploration et leurs questionnements. Pour leur permettre de développer toutes les facettes de leur potentiel, il est nécessaire de les mettre en situation de découvrir, de s’étonner, de s’exercer pour s’entraîner et se développer. Tout enfant a des compétences innées, un potentiel affectif et cognitif qui lui appartient mais qui ne peut se développer que dans un cadre sécurisant avec une attention particulière à son individualité. La sécurité affective de l’enfant est primordiale pour construire son identité. C’est l’accompagnement sécure et le rapport affectif à soi et aux autres qui déterminent, en grande partie, le développement de l’autonomie, la curiosité et le courage d’apprendre.
L’observation des jeux des enfants permet aux EDE d’imaginer des activités qui font sens. Pour favoriser l’égalité des chances, les animations proposées ne cherchent pas à enseigner, mais à donner envie aux enfants d’essayer et de participer, pour s’approprier de nouvelles sensations ou connaissances. La posture de l’EDE pendant l’animation de l’activité, son récit et sa capacité à adapter la proposition à l’âge et à l’intérêt des enfants est primordiale. L’activité est un jeu pour les enfants s’ils peuvent choisir comment la vivre.
Cependant, le constat de l’importance du jeu a motivé certaines structures d’accueil à laisser les enfants jouer spontanément pour se développer à leur rythme, au point d’intervenir le moins possible, en ne proposant pas d’activités encourageant la découverte. Or proposer une activité ne devrait pas être perçu comme empiéter sur le jeu mais bien plus comme un complément aux jeux spontanés. Selon le vécu de l’enfant, ne rien proposer reviendrait à le limiter à ce qu’il connait déjà, à ce qui le rassure. Pour les plus grands, découvrir et s’investir dans l’étonnement et le questionnement peut être aussi salutaire que se défouler dans les jeux physiques. L’enjeu est de trouver un équilibre entre les moments libres et les temps d’activités proposées.
Favoriser l’égalité des chances c’est créer pour tous les enfants les conditions leur permettant de découvrir leur potentiel de capacités, y compris, voire d’autant plus, dans les dimensions moins explorées dans leur milieu d’origine. Les EDE peuvent agir pour compenser les désavantages générés par les inégalités socio-culturelles. En considérant le groupe comme une ressource pour stimuler la curiosité et l’envie de découvrir, les EDE favorisent le plein développement de tous les enfants, en leur offrant des opportunités de découvertes et d’apprentissages qui participent intentionnellement à favoriser l’égalité des chances dans l’auto-accomplissement.